On a des choses à se dire... { Laura }

Messages : 14 Date d'inscription : 29/06/2010 Age : 33

Ça y est, j'avais finalement trouvé un appartement dans lequel je pouvais avoir une colocataire, donc où il serait plus simple de payer le loyer. Alors que je m'étais cassée la tête pendant trois ans pour me trouver un logement abordable, je n'avais eu qu'à en parler au chef des espions pour qu'il me trouve une personne avec qui habiter, un appartement un peu loin de l'université, mais restant quand même accessible en métro. Il ne me restait plus qu'à emménager dans cet appartement qui se trouvait au dernier étage d'un immeuble qui en comprenait environ une dizaine. On m'avait dit que cet appartement avait une décoration un peu plus "moderne". Ce n'était pas vraiment mon genre premier, mais je pourrais toujours m'y faire.

Le jour du déménagement, je devais arriver environ en même temps que ma nouvelle colocataire dans l'appartement. Je ne savais pas de qui il s'agissait, seulement que c'était une des espionnes. Notre patron trouvait que c'était plus facile de nous regrouper ainsi, on pourrait travailler ensemble, ne pas divulguer d'informations à d'autres personnes qui auraient pu ne pas faire partie des espions. Pour ma part, je travaillais souvent seule, donc je ne savais pas trop comment j'allais pouvoir gérer avec quelqu'un d'autre, j'espérais juste bien m'entendre, tout simplement.

J'avais déjà tout préparé quelques jours auparavant, puis complété l'emballement de mes affaires la veille. La seule chose qui restait qui n'était pas emballée, c'était le nécessaire pour partir. En guise de vêtements, j'avais enfilé un jean et un haut tout simple, histoire de ne rien abîmer d'important si jamais je devais déplacer des boîtes. Je portais des sandales très simples, et j'avais attaché mes cheveux en un chignon, que je préférais de loin aux queues-de-cheval. Quand je fus prête, je me rendis à ma voiture, qui précédait le camion d'un de mes amis. Dans ma petite New Bettle, je ne pouvais pas tout faire rentrer, cet ami, que je connaissais depuis le début de l'université, avait accepté de venir m'aider avec son camion. Une fois que je me fus assuré que rien ne manquait, nous partîmes vers le nouvel appartement, qui était à environ trente minutes de voiture. Une fois arrivés, je dis à mon ami de laisser mes affaires là, que je pourrais très bien me débrouiller, puisque je n'avais aucun meuble, rien de cela.

Tout avait été entassé dans un chariot, et heureusement, tout rentrait. Je pus donc prendre l'ascenseur. Tandis qu'il montait jusqu'au dernier étage, je sortis la clé de l'appartement. Au moment où je réussis à la trouver, les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, et je sortis avec mes affaires pour me rendre jusqu'à la porte de l'appartement, que je mis un temps à trouver. J'ouvris la porte, j'étais toute seule dans ce grand appartement très lumineux, qui n'avait pas beaucoup de meubles, mais qui était tout simplement magnifique. Je laissai mes affaires de côté un moment, pour marcher dans l'appartement, penser déjà à comment il pourrait être meublé, décoré. Il y aurait pu avoir des bruits de pas, quelqu'un qui viendrait m'attaquer, je ne sais même pas si j'aurais bronché.

*Administratrice* Messages : 103 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 31

Depuis que j'avais commencé mes études à l'université, je logeais dans un petit appartement situé extrêmement loin, me forçant à prendre le transport en commun pendant près d'une heure avant d'arriver ! Heureusement pour moi, je venais de me faire proposer, par le chef des espions, un appartement, avec colocataire, qui serait plus proche et dont le loyer serait plus simple à payer. Certes, le quartier dans lequel j'allais déménager n'est pas très proche de l'université, mais il est facilement accessible en métro et réduit de moitié mon chemin. Pour moi, c'était une véritable aubaine et je n'ai pas pu refuser, même si le style plutôt moderne me convient peu, mais j'étais prête à faire des concessions. D'autant plus que cela me permettrait d'être en contact avec une personne avec qui je pourrais partager les découvertes que je ferais en espionnant.

Le jour de l'emménagement, j'étais prête assez tôt, entre les boîtes de carton et une valise qui semblait sur le point de craquer tellement je l'avais remplie... Je n'attendais qu'une chose: la voiture de mon petit-ami. En effet, mes parents n'avaient pas voulu m'acheter une voiture, trouvant que je pourrais me débrouiller avec le transport en commun pour aller à l'université et me promener. Je trouvais le moyen de m'en sortir, mais pour déménager, il n'y a rien de moins pratique que prendre le métro... Alors j'avais demandé à Hans de me prêter sa voiture - une superbe Mercedes décapotable ! - pour pouvoir déplacer mes boîtes. Les choses plus volumineuses ou peu nécessaires pour l'instant, il avait bien accepté de les garder chez lui en attendant que je puisse les transporter. Le reste, je n'aurais qu'à m'en débarrasser, ce que j'avais d'ailleurs commencé à faire.

Lorsque Hans arriva chez moi, il me donna les clés de sa voiture et m'embrassa avant de me demander de le reconduire à un métro, car il devait se rendre chez ses parents pour une réunion familiale. Après avoir rangé mes boîtes et ma valise dans le coffre de la voiture, je le laissai au métro le plus proche et pris la direction de mon nouvel appartement, situé dans le quartier Marzahn-Hellersdorf. Un peu perdue au départ, je finis par trouver le bon immeuble, haut d'une dizaine d'étages. Une fois la voiture stationnée, j'en descendis et me rendis directement à l'appartement, ne prenant avec moi qu'un sac contenant l'essentiel, soit mes clés, mes cartes et d'autres éléments du même genre.

Je ne m'attendais pas à rencontrer immédiatement la personne avec qui j'allais partager l'appartement. En fait, je comptais arriver suffisamment en avance pour avoir le temps de faire le tour avant de rencontrer ma colocataire. Toutefois, je dus changer mes plans lorsque je vis le dos de ma colocataire, qui avait déjà commencé son tour des lieux. Elle ne semblait pas avoir remarqué mon arrivée et c'est pourquoi je dis, après un raclement de gorge:

« Bonjour ! »

Messages : 14 Date d'inscription : 29/06/2010 Age : 33

Le chef des espions ne connaissait peut-être pas mes goûts en ce qui concernait la décoration, mais pour choisir un appartement abordable tout en restant très joli, là il avait fait le bon choix. J'étais plutôt du genre à aimer la décoration plus ancienne, mais je devais avouer que j'allais m'habituer à une décoration plus moderne. Il n'y avait rien de faire encore, mais je voyais très mal des trucs à l'ancienne dans un immeuble où les murs de l'extérieur étaient des fenêtres. D'ailleurs, on était en plein milieu de la journée, et il n'y avait aucune lumière dans l'appartement. Pourtant, il était éclairé comme si toutes les lampes de la demeure avaient été allumées, si elles avaient existées. Finalement, pour deux personnes qui espionnaient, ce genre de décoration était peut-être beaucoup mieux, et beaucoup plus crédible.

J'avais laissé mes valises à l'entrée, attendant ma colocataire, et ayant surtout hâte de voir de qui il s'agissait. Pour passer le temps, je commençai par regarder la cuisine et le salon. Évidemment, le plancher, les murs - ou plutôt les grandes vitres qui donnaient une vue imprenable sur le quartier - étaient déjà là, permettant de délimiter les endroits. Ce qui manquait, c'était des meubles, et aussi de la peinture au goût de la personne qui allait habiter avec moi et moi-même. Je sais que je serais capable de faire des concessions concernant la peinture et la décoration, mais pour ma chambre, il est certain que je la ferais probablement à mon goût. C'était quand même le seul espace que je n'allais pas vraiment partager.

Je me rendis dans les chambres, pour voir à quoi celles-ci ressemblaient. Elles étaient essentiellement de la même taille, mais pas de la même disposition. J'eus un faible pour celle qui avait un coin délimité, qui serait un espace parfait pour pouvoir brancher mon ordinateur portable et tout ce que j'avais pu rajouter pour aller autour. J'avais récemment acheté un écran d'ordinateur qui s'installait au mur, et qui était assez grand. J'attendais d'être emménagée pour l'installer. Pour le moment, il était chez un de mes amis, celui qui me l'avait fait commander, puisqu'il travaillait dans le domaine.

Alors que je sortais de la chambre pour me rendre à la salle de bains, histoire de voir à quoi elle ressemblait, j'entendis une voix plutôt familière, trop familière à mon goût. Ça ne pouvait pas être vrai, pourquoi fallait-il que ce soit elle, ma colocataire ? Qui sait, peut-être que ce n'était pas elle, peut-être que c'était seulement quelqu'un que le chef des espions avait envoyé ici pour me donner un coup de main. Je me retournai, puis je vis, comme je le pensais, ma cousine - ou plutôt soeur - Laura qui se tenait dans l'embrasure de la porte avec un sac dans les mains. Je compris que ce devait être le premier de plusieurs, qui précédaient des boîtes et objets plus volumineux. C'était elle, ma nouvelle colocataire. Avec un sourire nerveux, je dis:

- Salut Laura, comment tu vas ? C'est toi qui partage l'appartement avec moi ?

J'aurais voulu ne pas lui faire remarquer que j'étais nerveuse, mais ce n'était pas le cas, loin de là. J'avais déjà pris une mèche de cheveux qui s'était échappée de mon chignon, et je commençais à la tourner autour de mon doigt. Je tirais dessus, mais je ne m'en rendais pas compte, ça ne faisait même pas mal, et de plus, j'étais habituée, parce que c'est toujours ce que je faisais quand j'étais contrariée, que quelque chose m'embêtait. J'ignorais si Laura savait la vérité au sujet de notre lien de parenté, mais moi, je la savais, et je me sentais mal dans cette situation.

*Administratrice* Messages : 103 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 31

Ayant appris mon déménagement imminent, je m'étais préparée à rencontrer n'importe qui pour pouvoir partager mon appartement. Je savais évidemment que je serais placée avec une personne travaillant également comme espion, ou comme pirate informatique, bref quelqu'un n'étant pas en accord avec le régime totalitaire, mais j'ignorais totalement qui pourrait être la personne avec qui je serais placée. Ainsi, je ne m'attendais pas à grand-chose quant à ma colocataire. Toutefois, je n'aurais jamais pu m'attendre à me retrouver placée avec ma cousine Maïke. Lorsque je la vis se retourner et me dire bonjour, je fus d'abord frappée de stupeur, puis emplie d'une énorme joie à l'idée de déjà connaître ma colocataire et même de savoir que je m'entendrais bien avec elle. Je retournais donc le salut de Maïke, ainsi que son sourire - quoique moins nerveux que le sien -, et répondis à sa question:

« Maïke !! Je vais super bien, et toi ?, puis après un court silence, Oui, c'est moi qui partagerai l'appartement avec toi ! »

Cela m'enchantais de pouvoir partager un appartement avec un membre de ma famille. Ce n'était pas que je n'aimais pas être en compagnie d'autres personnes, mais vivre avec une personne que je connaissais me rassurait un peu plus que de vivre avec un pur étranger... Mais je doute que ce soit cette idée qui soit passée par la tête du chef des espions. À bien y réfléchir, le fait que Maïke et moi soyons cousines rend plus crédible notre emménagement ensemble, alors que l'emménagement de deux personnes étrangères passerait peut-être moins bien pour les chefs du régime totalitaire... ou pour des partisans de celui-ci.

Pour une raison que j'ignorais, j'avais l'impression que ma présence dans cet appartement ne calmait pas vraiment Maïke... La façon qu'elle avait de tirer sur une de ses mèches de cheveux me rappelait trop ce que je faisais quand j'étais contrariée, et je n'étais pas sans me douter que quelque chose devait probablement troubler ma cousine. Je fis mine de ne pas y faire attention, pour l'instant, et je pris enfin du temps pour poser par terre le sac que j'avais amené avec moi avant de jeter un coup d'oeil autour de l'endroit où je me trouvais.

Une fois cela fait, je m'approchais d'une fenêtre et jetais un coup d'oeil dehors, désireuse de découvrir la vue que nous offrait l'appartement. Après avoir observé quelques détails, je me retournai vers Maïke et vis qu'elle semblait toujours nerveuse. J'essayais de comprendre pourquoi elle semblait si contrariée, mais je ne parvenais pas à trouver et c'est pourquoi, embêtée de ne pas avoir trouvé par moi-même, je lui demandai, espérant ne pas être trop curieuse:

« Quelque chose ne va pas ? »

Messages : 14 Date d'inscription : 29/06/2010 Age : 33

L'espace d'un instant, j'espérais que Laura connaisse la vérité, comme cela, je n'aurais pas à me sentir mal à l'aise. Par contre, je me rendis compte très rapidement que ce n'était pas le cas. Ça ne prennait pas quelque chose de précis comme "ma cousine" ou une appellation du genre pour que je le sache, juste le simple fait que Laura soit enchantée de me voir et ne mentionne rien du tout venait de me le confirmer. Elle n'en savait rien du tout, elle pensait encore que j'étais sa cousine. Il faut dire que depuis que je connaissais la vérité, je n'avais pas eu l'occasion de la voir, de lui parler. D'accord, je savais qu'elle faisait partie des espions, car j'avais accès aux données de tous les espions, mais je n'avais jamais osé la contacter pour lui dire la vérité. Je m'étais dit qu'un jour, ça viendrait, ce moment où je devrais lui dire ce que je savais.

- Oui ça va bien ! C'est super alors !

Je savais parfaitement que j'aurais dû être contente, mais c'était dans ma nature. Quand quelque chose m'énervait, me contrariait, ça paraissait. Justement, j'avais commencé à tourner une mèche de mes cheveux sans vraiment m'en rendre compte. Je faisais ça quand j'étais nerveuse. En fait, je constatai que je faisais cela quand Laura me demanda si quelque chose n'allait pas. C'est à ce moment que je vis que ma mèche de cheveux était presque entièrement enroulée autour de mon doigt. Aussitôt, je la lâchai, mais je n'eus pas du tout l'air crédible quand je dis:

- Non, tout va bien. Je suis contente de partager l'appartement avec ma so...

J'étais sur le point de faire une grosse gaffe ! Zut ! Je me rattrapai soudainement, en disant:

- Euh... Avec ma... ma cousine.

J'esquissai un sourire, mais je sus que j'avais perdu toute ma crédibilité. Il fallait vraiment que je change de sujet. Puis, je croisai les bras, et je feignai de me gratter la tête. En fait, je cherchais à prendre une autre mèche de cheveux, plus longue, mais je n'y arrivai pas. Je devrais affronter Laura, puisque je n'avais rien d'autre pour "m'occuper". Certains se rongeaient les ongles, mais moi, ce n'était pas une manie, c'était vraiment de me tirer une mèche de cheveux et l'enrouler, et à ce moment, je regrettai de m'être coiffée d'un chignon plutôt qu'une queue-de-cheval. Je changeai de sujet de conversation en disant:

- Je suis allée voir les chambres. J'ai eu une préférence pour une, ce sont pour des questions pratiques, parce qu'elles sont de la même taille. Mais si tu la veux, ça ne me dérange pas non plus.

Cette façon de changer de sujet de conversation, c'était vraiment nul. Je le savais, donc j'ajoutai une autre question. Encore une fois, je montrais que j'étais nerveuse, je n'arrêtais pas de parler, alors que normalement, je parlais très peu:

- Veux-tu de l'aide pour tes bagages ?

*Administratrice* Messages : 103 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 31

Même si je n'habitais jamais la même ville que Maïke, je m'étais toujours entendue à merveille avec elle lorsqu'il arrivait que nous passions du temps ensemble. Le fait que nous soyons colocataires m'enchantait, car j'avais l'impression que nous pourrions passer du bon temps ensemble et nous amuser comme nous avions l'habitude de le faire lors de nos rencontres habituelles. Pourtant, cela ne semblait pas faire autant plaisir à ma cousine qu'à moi, car elle me sembla plutôt nerveuse et je n'arrivais pas à comprendre ce qui pouvait tant l'obséder... J'avais donc osé lui demander, mais la réponse ne fut pas concluante, car elle me dit que tout allait bien. Toutefois, une petite hésitation de sa part me surpris, car elle ne semblait pas se souvenir que j'étais sa cousine, alors qu'elle commençais un mot qui n'y ressemblait pas, puis en se rattrapant.

J'allais questionner de nouveau Maïke, voulant être certaine que tout allait bien et que son hésitation était seulement passagère, mais elle changea brusquement de sujet, parlant plutôt de la taille des chambres et de qui prendrait laquelle. J'acceptais de suivre cette nouvelle direction de la conversation, mais j'étais déterminée à retourner au sujet initial. Je répondis donc, adressant un sourire radieux à ma cousine:

« Allons voir ça. Je verrais si l'autre chambre me convient, parce que si elles sont de même taille, il n'y a aucun inconvénient ! »

J'avais déjà envie de retourner à ma question, pour m'assurer que Maïke allait vraiment bien, mais elle me devança de nouveau en me demandant si je souhaitais avoir de l'aide pour transporter mes bagages, qui étaient restés dans le coffre de la voiture. Je lui fis signe que oui, hochant lentement la tête, tout en me dirigeant vers les chambres, question de voir quelle était la différence qui en rendait une plus pratique que l'autre pour Maïke. Remarquant le creux qu'il y avait dans le mur, je compris qu'elle pourrait y installer un ordinateur - je savais qu'elle étudiant en informatique et compris qu'elle faisait sûrement partie du service informatique - et lui dit:

« D'accord pour les chambres. Je pense que cet espace du mur te sera plus pratique qu'à moi. »

Toutefois, j'avais remarqué que Maïke parlait beaucoup, ce qui, dans mes souvenirs, n'était pas dans son habitude. C'est pourquoi, toujours inquiète, je ne pus m'empêcher de lui poser de nouveau la question, étoffant un peu la raison pour laquelle je m'inquiétais.

« Maïke, j'ai vraiment l'impression que quelque chose ne va pas... Tout à l'heure, tu as hésité pour dire quelque chose de tout simple, puis tu t'es mise à changer de sujet brusquement et à parler beaucoup plus que d'habitude. S'il y a un problème, tu peux me le dire ! »

Messages : 14 Date d'inscription : 29/06/2010 Age : 33

Il y a quelque chose que je n'arriverais probablement jamais à comprendre chez moi, soit le fait que lorsque j'étais devant un écran d'ordinateur, je pouvais découvrir les pires choses au monde, en apprendre des tonnes, et pourtant, j'étais capable de garder le secret. Devant un ordinateur, j'étais impassible. J'étais maître de toutes les informations qui passaient à l'écran. Pourtant, même si c'était seulement avec ma cousine - ou plutôt ma soeur -, j'étais incapable de rester plus de deux minutes avec elle dans la même pièce dans presque échapper une information qui avait changé le cours de ma vie. Évidemment, ensuite, j'étais incapable de montrer que je n'étais pas nerveuse.

Heureusement, Laura ne m'en tint pas rigueur, du moins, pas tout de suite. Elle accepta mon idée d'aller jeter un coup d'oeil aux chambres. On aurait pu s'y rendre tranquillement, et là, je n'aurais as eu un mot à dire, mais quand j'étais nerveuse, j'étais incapable de cesser de parler, et je lui avais demandé par la suite si elle avait besoin d'aide avec ses bagages. Heureusement, elle accepta. Je la laissai donc regarder les deux chambres pendant que je prenais une petite pause en redescendant pour aller chercher les valises restantes de Laura. Il y avait une voiture luxueuse devant la porte, et le coffre arrière était encore ouvert. J'avais compris que c'était celle de Laura, ou à moins qu'elle l'ait empruntée ? Si ce n'était pas le cas, j'avais l'air bien stupide avec ma petite voiture usagée. Lorsque je remontai avec les bagages, Laura me dit qu'elle était d'accord pour la répartition des chambres, disant que l'espace supplémentaire dans le mur que l'une d'entre elles comportait serait beaucoup plus pratique à moi. Je souris, nerveusement bien sûr, et je dis:

- C'est super alors ! Je pensais qu'il serait pratique pour moi parce qu'un de mes amis vient de me trouver un très grand écran d'ordinateur, il me fallait un endroit pour l'installer, parce qu'il va seulement dans le mur. Tu t'en rends compte !? Il ne tient même pas sur un bureau !

Depuis quand j'étais du genre à raconter ma vie !? Maintenant, c'était clair, Laura se doutait bien que quelque chose n'allait pas. On se connaissait, elle savait parfaitement mes habitudes quand j'étais nerveuse. Elle me le dit clairement, qu'elle avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Elle avait même remarqué toutes les manies que j'avais eues depuis que j'avais hésité sur un mot, et finalement, elle ajouta la phrase que je ne voulais pas entendre, à savoir que s'il y avait un problème, que je pouvais lui dire. Maintenant, je n'osais plus lui cacher. Par contre, je savais que si je lui disais clairement "je suis pas ta cousine, je suis ta soeur", elle me prendrait pour une folle, ce qu'elle devait probablement faire en ce moment. Bref, je lui dit:

- D'accord, si tu insistes. Je n'ai pas de problème à emménager avec toi, je t'assure, ça me fait même plaisir. Le problème, c'est que normalement, je devais étudier à l'université de Leipzig, mais là mes parents m'ont dit une vérité atroce, donc c'est pour ça que je suis ici. Tout un hasard non ?

Mes paroles devenaient incompréhensibles. Il fallait que j'aille droit au but, sinon je mettrais des heures à raconter mon histoire. Je dis alors:

- Ma mère, c'est pas tante Doris. J'ai été adoptée... Ma mère, c'est ta mère, ou plutôt tante Magdalena.... Nous sommes soeurs !

J'étais carrément en train de me perdre dans mes liens familiaux, donc j'avais tout lâché. Et évidemment, quand je parlais, j'étais toujours un peu plus nerveuse. Quand j'eus terminé, je me mordis la lèvre inférieure si fort que je donnais l'impression que je ne voulais plus ouvrir la bouche. Puis, en tirant assez fort, je réussis à libérer une mèche de cheveux de mon chignon pour la tirer, celle-ci était beaucoup plus longue que celle que je tirais tout à l'heure.

*Administratrice* Messages : 103 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 31

Même si je ne passais pas énormément de temps en compagnie de ma cousine Maïke, j'avais fini par connaître ses tics et ses habitudes. Je n'étais donc pas sans savoir que lorsqu'elle était embêtée par quelque chose, elle perdait ses moyens, commençant par tourner une de ses mèches de cheveux autour de son doigt et allant jusqu'à parler beaucoup, alors qu'elle était d'habitude plutôt réservée, ne parlant que pour dire quelque chose, et non pour, c'était l'impression qui me venait, détourner la conversation vers un autre sujet. Si c'était le but que ma cousine avait, je n'étais pas dupe, et m'en rendais plutôt bien compte.

Ainsi, j'entendis à peine ce que Maïke me dit concernant son écran d'ordinateur, remarquant seulement qu'elle parlait beaucoup plus que d'habitude, et surtout qu'elle semblait parler dans le vide, pour parler, mais pour rien dire... Cela m'inquiétait, et je n'avais pu m'empêcher de lui dire qu'elle pouvait se confier à moi si quelque chose n'allait pas bien. Il sembla que cette parole avait décidé Maïke, car elle commença à me parler plus sérieusement. Elle me dit d'abord qu'elle n'avait aucun problème à emménager avec moi, que cela lui faisait même plaisir. Cela m'arracha un petit sourire, montrant que j'étais heureuse de savoir que là n'était pas le problème, mais ma curiosité n'était pas encore satisfaite. Maïke le savait aussi, puisqu'elle continua, d'une façon peu intelligible d'abord, me disant que ses parents lui avaient révélé une vérité atroce (quelle vérité ?) et qu'elle devrait étudier à Leipzig. J'arquais un sourcil lorsque ma cousine termina ces paroles, car je ne voyais pas du tout où elle comptait en venir et cela m'intriguait plus qu'autre chose.

Alors Maïke en vint aux faits. Elle me dit, de façon quelque peu confuse, mais quand même assez claire, qu'elle avait été adoptée. Je pensai alors, trouvant la situation alors assez comique: « C'est juste ça, sa vérité atroce ? ». Mais ce n'était pas tout... Le pire vint ensuite: Maïke m'avoua que nous étions soeurs, car sa mère était ma mère, Magdalena Weiss...

Le choc fut brutal.

« Hein ? Quoi ? Soeurs... Comment ? Depuis quand ? »

Aucune parole logique ne me venait à l'esprit, et ce que je disais ne faisait pas plus de sens. Sous le choc, je ne vis qu'une seule chose à faire, je lâchais mon sac et m'assoyais par terre, sentant que j'allais tomber si je ne faisais pas cela immédiatement. À partir de ce moment, tout ne fut plus que flou autour de moi. J'essayais de comprendre, de voir pourquoi mes parents m'auraient caché l'identité de ma soeur, si Maïke était effectivement ma soeur. Je sondais mes souvenir, tentant de percevoir un indice que mes parents auraient pu laisser échapper et qui aurait pu me mettre sur la piste. Rien. Vide total.

J'étais tellement accablée, consternée, que je ne faisais plus du tout attention à rien. J'étais perdue dans mes pensées et rien ne semblait pouvoir m'en sortir, sauf un trait de génie. Encore fallait-il le trouver, le trait de génie...

Messages : 14 Date d'inscription : 29/06/2010 Age : 33

Je savais bien ce que pouvait ressentir Laura à l'annonce que je venais de lui faire, et encore là, je trouvais que j'y étais allée de façon plutôt délicate. Mes parents adoptifs/oncle et tante, me l'avaient dit presque sur ce que j'aimais appeler un coup de tête. En fait, cela avait été un de leurs arguments pour m'empêcher d'aller à Berlin pour y faire mes études. Ils avaient peur que découvre la vérité par moi-même, mais finalement, ça leur avait échappé. J'avais été anéantie, et ça paraissait. Maintenant, je me sentais mal d'avoir provoqué la même réaction chez Laura.

Comment j'ai réagi, de mon côté ? J'allai jusqu'à détacher mes cheveux pour prendre une longue mèche blonde et la tourner autour de mon doigt. Je la tournai tellement rapidement qu'après un moment, je fis un noeud que j'eus du mal à détacher de mon doigt. Le temps que je la lâche, finalement, quelques secondes s'étaient passées, et j'avais vu que Laura s'était perdue dans ses pensées. Comment je pouvais le savoir ? J'avais à peu près la même tête quand j'étais dans cette situation. C'était encore une preuve que ce que j'avais raconté, c'était vrai. Je n'avais jamais pris le temps de demander à ma mère biologique si c'était la vérité, peut-être que Laura pourrait le faire, elle ?

- Peut-être... que... pour en être sûres... Tu pourrais appeler ta... notre mère ?

C'est seulement quand j'eus fini de le proposer que je me rendis compte que mon idée était ridicule. Sérieusement, comment nos parents allaient réagir à une question pareille !? Encore une fois, j'avais parlé avant de réfléchir, et je le regrettais. Comment je pouvais m'échapper maintenant ? Certainement pas en disant que j'allais faire un tour dehors, on venait d'arriver dans l'appartement ! Il fallait que je trouve une autre situation où je pourrais être à l'aise. Mais oui ! Je dis alors:

- Je... je vais aller brancher mon ordinateur.

La seule idée de me rendre dans ma chambre et de jouer avec les fils de mon nouvel ordinateur, fourni par les espions pour que je sois en contact avec les informations une grande partie de mes journées, ça me redonnait confiance. Je me rendis donc dans ma chambre, j'aurais presque voulu courir pour m'y rendre. Par contre, je ne fermai pas la porte. En arrivant dans la chambre, je me rendis compte que j'avais oublié les boîtes contenant mon ordinateur. Je dus faire des pas rapides pour retourner au salon, prendre les boîtes que j'eus du mal à transporter, et retourner dans ma chambre. Dès que j'ouvris la boîte, je me sentis soudainement plus à l'aise. Je commençai à manipuler les fils avec une telle aisance que je ne semblais plus être la même fille. C'était toujours ainsi quand je commençais à toucher à un ordinateur.