Rencontre secrète, mais nécessaire { Sebastian }

*Administratrice* Messages : 157 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 33

Je venais à peine de me remettre de mes émotions des précédents jours. Mon père était décédé, la ville était prise d'assaut par un groupe révolutionnaire, et la ville était séparée en deux, comme à l'époque de ma naissance. Et moi dans tout cela ? J'étais prise au centre, et presque tous mes faits et gestes étaient surveillés. Qu'est-ce que je faisais là ? Je ne le savais même pas. Tout ce que je sais, c'est que je ne voulais certainement pas que cette situation continue très longtemps, et je n'étais pas la seule. Tout récemment, j'avais eu un appel d'une de mes amies, Lorelaï, qui me présentait ses condoléances pour la mort de mon père, et qui me demandait si j'avais eu des nouvelles de Sebastian récemment, puisqu'elle n'était pas capable de le contacter. Je trouvais la situation un peu étrange, me demandant si ce n'était pas cette séparation entre les deux parties de la ville qui faisait cela, mais pourtant, Sebastian passait beaucoup de temps avec Lorelaï... Pourquoi à ce moment ils n'auraient pas étés au même endroit, ou du moins dans la même partie de la ville ?

Presque toute seule dans le château, mise à part ma mère et les gardes, j'avais beaucoup de mal à me concentrer pour trouver une explication, parce qu'en ce moment, j'avais l'impression que la situation était perdue, qu'il n'y avait rien à faire. Il fallait que je m'en remettre, je ne me ferais pas mener par le bout du nez pendant longtemps. D'ailleurs, il était hors de question que je reste enfermée ici très longtemps. Je devais prendre l'air, et c'est pour cela que l'espace d'un instant, je décidai de me rendre dans le parc entourant le château de la famille présidentielle. Heureusement, celui-ci partageait des frontières entre l'Est et l'Ouest, mais un enregistrement, ou quelque chose du genre, était obligatoire pour passer d'un côté et l'autre, et le temps de passage était limité. Bref, il n'y avait plus moyen de passer de l'autre côté plus de vingt-quatre heures.

Puisqu'il n'y avait rien d'officiel de prévu, je me permettais de m'habiller plus simplement, soit un jean, des sandales à talon et une blouse ample violette. Par contre, cela ne voulait pas dire que je ne pouvais pas passer inaperçue, surtout après les événements qui étaient arrivés dans les derniers jours, j'avais enchaîné les conférences de presse avec le chancelier, ayant dû donner mon avis à quelques occasions. Ça me terrifiait, mais avais-je le choix ? J'aurais bien voulu passer un moment seule, sans rien ni personne, mais ça ne risquait pas d'arriver, ou du moins, pas aujourd'hui...

Messages : 11 Date d'inscription : 19/06/2010 Age : 35

"Écoute, j'en ai rien a faire quand même ce serait le pape qui t'attende l'autre côté, l'accès t'est refusé. R-E-F-U-S-É, refusé. Suivant."

D'un geste impatient, le soldat du nouveau régime fit signe à la femme devant Sebastian d'approcher, signalant ainsi à l'homme en face de lui qu'il en avait fini. La blonde fit quelque pas, mais l'homme ne partie pas. Il se plaça bien face au soldat et se mit à lui hurler dessus.

"Non, toi écoute, petite saleté, tu vas pas m'empêcher d'aller voir mon petit-fils..."

Le grand-père continua de crier alors qu'il se faisait emmener par deux autres soldats. Il était bon pour un séjour en prison.

Il s'agissait du troisième refus dont il était témoin depuis les dix dernières minutes et Sebastian commençait vraiment à décourager. Serait-il seulement capable de passer de l'autre côté? Le soldat se trouvait à son poste depuis longtemps et les acceptations se faisaient de plus en plus rare. Déjà qu'elles étaient difficiles à obtenir au début...

La femme s'avança vers le soldat, mais à peine arrivé, un second homme arriva derrière le soldat et lui tappota l'épaule pour lui signaler qu'il prenait la relève. Le nouvel arrivant prit la demande remplis par elle, apposa son autorisation et lui fit signe de passer en souriant. Pour Sebastian, il s'agissait là d'un signe positif. Il avait accepté sans prendre la peine de lire le pourquoi. Il avait une chance de pouvoir voir bientôt sa fiancé. Elle lui manquait tellement.

Lorsque ce fut son tour, il était si confiant que le REFUSÉ estampé en rouge sur sa demande lui sembla encore plus déprimant que s'il l'avait reçu du premier soldat. Il resta tout simplement ahuri devant le refus. Après quelques secondes, le responsable du passage déclara sèchement:

"Dégage maintenant."
"Mais... Vous n'avez même pas..."

Devant le regard du soldat, il se tu. Si les yeux pouvaient tuer, et bien il serait mort. Il ne plaisantait pas et Sebastian pouvait apercevoir les soldats qui se dirigeait déjà vers lui pour le faire arrêter. Impuissant, il réalisa qu'il ne pouvait pas rien faire pour aujourd'hui. Ce retrouver en prison n'allait pas arranger les choses.

"ça va, j'ai compris. Je m'en vais."

Essayant de calmer la colère qui montait en lui, il disparu dans la foule.

Ce n'est qu'arrivé près de Tiergarten qu'il se permit enfin de laisser aller sa fureur. Si seulement il était partit à Kiel avec Lorelei... Il serait avec elle à l'heure qu'il est.

*Administratrice* Messages : 157 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 33

J'étais là, à me promener dans Tiergarten en train de penser à tout ce qui pouvait se dérouler de chaque côté du mur. Pour ma part, avais-je le droit de passer d'un côté à l'autre sans aucun problème ? J'étais quand même la fille du président, enfin, du défunt président. Je ne le savais même pas si je pouvais faire cela, oui ou non. En fait, je pensais plutôt que si je devais aller à Berlin-Est, ce serait pour faire une conférence de presse, assurer que tout va bien. J'étais encore un visage crédible, et je le savais, mais je n'étais plus certaine de vouloir garder cette image encore très longtemps, surtout pas si elle était contrôlée par les assassins de mon père.

Tandis que je marchais, je vis tous ces gens qui tentaient de passer de l'autre côté, qui montraient des formulaires remplis avec de bonnes raisons pour passer de l'autre côté pour au moins vingt-quatre heures. Je voyais aussi tous ces refus, ces soldats qui ne voulaient rien savoir de ces demandes. Étaient-ils vraiment hostiles à ce point, ou bien on les avait payés très cher pour qu'ils refusent tout le monde ? Quoiqu'il en soit, je trouvais cela ridicule. Il y avait certaines personnes qui avaient de bonne raison de changer de côté, et ils ne pouvaient pas passer.

Je décidai de ne plus y penser, je trouvais cela totalement ridicule, dépassé, si bien que je croyais être dans un cauchemar. Heureusement, le parc n'était pas vraiment surveillé, ou du moins, le mur ne passait pas à l'intérieur. Il y avait des gardes de sécurité qui s'assuraient que les gens de l'Est et de l'Ouest ne puissent pas se parler. Soudainement, en marchant, je vis la silhouette d'un jeune homme que je connaissais bien, il ne semblait pas du tout dans son assiette. Tout de suite, je décidai d'aller le rattraper, mais au moment où je voulais y aller, un garde de sécurité m'arrêta, me disant que je ne pouvais pas passer, tout de suite, je dis:

- Laissez-moi passer ! Je suis Letizia Hoffman, la fille du président !

Cette excuse fonctionnait encore semblait-il, parce que tout de suite, le soldat me regarda dans les yeux et me laissa passer. Je devais être reconnaissable facilement, même quand je n'avais pas une tenue de soirée ou quelque chose de plus élégant, comme un tailleur pour une sortie officielle. Enfin bref, je réussis à rattraper Sebastian, et je lui dit, en arrivant derrière lui.

- Sebastian ! Salut ! Quelque chose ne va pas ?

Messages : 11 Date d'inscription : 19/06/2010 Age : 35

Inspire.

Expire.

Il avair fallut beaucoup de contrôle de la part de Sebastian pour ne pas tout simplement attaquer le soldat. En vingt et un ans d'existance, il avait été impliqué dans très peu de bagare et honnêtement, il était loin d'être de taille contre un soldat entraîné. Encore moins contre tous ceux qui se trouvaient sur le site. Ils auraient fait de la chair à pâté du musicien. En temps normal, il n'était pas un jeune homme violent. sauf que le temps était tout sauf normal. La situation actuelle n'avait rien de simple et les inquiétudes étaient nombreuses. L'idée de ne plus revoir Lorelei, la femme de sa vie, était la plus terrifiante des inquiétudes qui l'animait. Depuis qu'il l'avait rencontré, la blonde était devenue autour de quoi la vie de sebastian tournait. Le stresse des derniers jours étaient de pire en pire.

Inspire.

Expire.

Ça ne vallait pas la présence rassurante de Lorelei, mais c'était tout ce qu'il pouvait se permettre en plein milieu de Tiergarten. Alors qu'il ne s'y attendait pas, il entendit quelqu'un appeller son nom et il se retourna pour se trouver face à Letizia. Revoir un visage connu était rassurant, surtout que ce visage était lié à celui de sa fiancé.

"Oh, salut Letizia. Ils refusent de me laisser passer pour retrouver Lore. Je ne lui ai pas reparler depuis la séparation de la ville et je commence à m'inquiéter. "

En parler ainsi à un visage amical lui enlevait déjà un poids sur les épaules et soulageait un peu sa colère. Il avait tout de même une bonne dose de ressentiment comme le montrait l'accent qu'il avait mit en parlant des soldats.

*Administratrice* Messages : 157 Date d'inscription : 09/05/2010 Age : 33

Je savais parfaitement que je n'étais pas la seule à me retrouver dans une situation atroce ces derniers jours. Par contre, ma situation à moi, contrairement à celle des autres, tout le monde la connaissait. La mort du président du pays, assassiné par des révolutionnaires, ça venait bouleverser tout une ville entière, un pays complet. J'avais été obligée de faire des déclarations à la presse, exprimer mon chagrin devant tout le monde. Évidemment, ce que je disais, c'était la moitié des choses que je pensais. J'étais triste de la mort de mon père, ça, tout le monde le savait, mais je n'étais pas du tout en faveur du nouveau régime, comme j'avais été obligée de le dire.

Ce que j'aurais fait si on m'avait laissé le choix ? Je me serais révoltée, voilà tout. J'aurais dit à tout le monde que ces nouveaux dirigeants étaient les assassins de mon paternel, qu'ils avaient coupé les ponts entre les deux villes, brisé des familles. Par contre, je n'étais pas assez forte pour cela, il fallait que je devienne plus dure, et que je me trouve des alliers. Ces monstres avaient tué mon père, ils n'hésiteraient pas à faire pareil avec moi, d'autant plus que je suis beaucoup plus fragile que mon paternel. Je ne pouvais pas agir seule, c'était hors de question, tout simplement. Par contre, je pouvais toujours trouver des gens qui seraient prêts à m'aider, comme Sebastian en ce moment, qui n'hésiterait pas, à mon avis. Il était d'ailleurs en train de me raconter que les soldats ne voulaient pas le laisser passer, lui voulant retrouver sa fiancée qui était prise de l'autre côté du mur. En entendant cette épouvantable situation, je dis:

- C'est pas sérieux !? Elle n'était pas avec toi ?

La dernière fois que j'avais parlé à Lorelaï, puisqu'on ne pouvait pas se contacter à tous les jours, elle venait de se fiancer à Sebastian. Je lui avais dit à quel point j'étais heureuse pour elle, et j'étais aussi persuadée qu'elle passerait un bon moment en compagnie de Sebastian. C'est pour cela que j'avais été surprise qu'il me dise cela, parce que j'étais certaine qu'ils étaient ensemble. Apparemment, ce n'était pas le cas, loin de là. Soudainement, je commençai à me sentir mal pour Sebastian, et je lui dis:

- Je suis vraiment désolée, ça doit être tellement dur...

J'allais rajouter "on va trouver une solution", mais moi-même, j'avais les mains liées. Je ne pouvais pas faire de promesses en l'air. Je savais aussi que moi j'avais pu passer de l'autre côté sans problème, mais c'était seulement pour aller dans le parc, d'autant plus que le château où je vivais se trouvait dans ce parc en question. D'ailleurs, je sentais les gardes derrière moi me surveiller, comme s'ils avaient peur que je me rende plus loin. Si seulement je pouvais faire passer Sebastian de l'autre côté, ne serait-ce qu'un instant, histoire qu'il puisse voir Lorelaï et lui parler... Mais oui !

- Est-ce que tu aurais le temps de venir chez moi ? Je ne te promets rien, mais on pourrait essayer de trouver un moyen pour régler cette situation.